Patatras le château de cartes

Juin 2021

Aujourd’hui, hier, demain toujours je lutte toujours parce que sinon boum patatras le château de cartes, futur total zéro et crac englouti badaboum, engrenage
Aujourd’hui, je lutte parce que c’est foutu le monde c’est foutu la planète c’est foutu la pensée sanitaire et la colonie de virus qui avancent comme une armée
Aujourd’hui, hier, demain je lutte pour ne pas sombrer avec la conscience glacée du noir c’est noir il n’y a plus d’espoir
Aujourd’hui, hier, demain toujours je lutte avec moi la malheureuse heureuse qui se promène ni vue ni connue je t’embrouille le cauchemar
Aujourd’hui, hier, demain je lutte à pied en bus ou en voiture avec la sécurité en bandoulière 
Aujourd’hui, je lutte contre la norme augmentée et le contrôle absolu
Aujourd’hui, toujours, toujours, toujours je lutte les yeux écarquillés en feuilletant toutes les plus horribles dystopies
Aujourd’hui, demain toujours je lutte pour la grande ouverture, parce que moi l’ouverture bien gérée, propre et anti-douleur, jauge peau de chagrin ça ne me suffit pas
Aujourd’hui, toujours je lutte pour que le malheur-malheur ne m’enterre pas vivante et consentante
Aujourd’hui, hier, demain toujours je lutte dans le grand noir-noir du paysage pour voir la lumière comme Soulages
Aujourd’hui, demain je lutte avec la douceur du bonheur en continu au goût suranné et morbide d’apocalypse  
Aujourd’hui, je lutte pour que la liberté accordée ne soit pas vaccinée et distribuée en doses homéopathiques
Aujourd’hui, je lutte car je ne peux pas me rassurer avec le pas de noir-noir d’avant pour comprendre le noir-noir d’après
Aujourd’hui, hier, je lutte parce que je suis une malade artiste en plein courant d’air, une malade artiste décoiffée dans la tempête
Aujourd’hui, toujours je lutte pour croire encore à la liberté même si elle n’est plus exercée par les artistes eux-mêmes et que je n’arrive plus à croire un artiste qui obéit
Aujourd’hui, hier, demain toujours je lutte pour l’ouverture avec courant d’air, déplacement d’idées, mistral gagnant, vent de sable et picotement des yeux
Aujourd’hui, hier, demain toujours je lutte pour faire confiance à ma fêlure car comme dit Rumi le grand poète « Il faut des fêlures pour laisser passer la lumière »
Alors aujourd’hui, je lutte pour ne pas offrir au monde une mort lente, mais ma plus belle fêlure.  

La Compagnie Bouche à Bouche - association loi 1901 - 2/4 rue du général Humbert - 75014 Paris - 01 45 39 55 38 - contact@cieboucheabouche.com
Tous les contacts