août 2016 

Nous, en ce début août, on comprend le meurtre, on comprend le meurtrier; mais APRÈS ! On sait voir, on sait nommer, on sait reconnaître qui il était, ses déplacements, ses relations, sa famille, ses penchants sexuels mais APRÈS ! On regarde, on analyse, on se renseigne, on psychologise, on interviewe, mais APRÈS ! Nous, on se rassure APRÈS, on se rassemble APRÈS ! Nous, on est satisfait, on a fait ce qu'il fallait et de fait, on sait ce qu'il faut faire la prochaine fois. On a bien fait, car c'est comme ça que l'on avait fait, la fois passée et c'est la bonne méthode !
Alors en ce début août, moi je dis AVANT ! AVANT je suis vivante ! AVANT je résiste AVANT ! AVANT le drame, AVANT le sang répandu, AVANT le visage plaqué au sol, AVANT l'amertume, AVANT l'impuissance ! AVANT j’écris ma résistance au bord de ma décharge, avec la tempête des mots, le cerveau qui tangue, le dérapage de la conscience, le cœur qui saigne, le collectif morcelé, le besoin de l'autre, j’écris... AVANT !