La merdeuse, le danger vient de l'intérieur

« Je veux donner à voir La Merde que l’on cache, remettre en cause l’état de silence, le carcan dans lequel je me sens enfermée. C’est ma façon à moi de redonner espoir. La merde n’est pas juste un tabou, elle est bien réelle, elle est au cœur de ma vie. Je vais la sortir de sa cachette. Je vais désacraliser le sale et donner une place à ma merde dans le quotidien. Je refuse la merde étrangère. J’en fais mon amie. Je pense qu’avec ma merde je peux apprivoiser mon entière présence. »

Ce projet d’écriture a pour objectif d’être une nouvelle forme d’écriture pour l’autrice Marie-Do Fréval :
un roman théâtral, en plusieurs dimensions
.

- Un roman publié et pouvant être mis en voix
- Une installation photographique Photo/son/visuel
- Une écriture documentaire et loufoque à partir de la série d’interviews donnée à voir comme une conférence-spectacle

 ...Elle s’était assise et elle avait attendu sans rien penser car oui le secret était bien là dans cette attente, dans cette position sans crispation, dans la dilatation paisible, elle avait oublié de penser et ce vide, cet entre parenthèse, cette suspension hors du temps était un nuage sur lequel elle était assise. Le cul sur les toilettes, béance bafouillant, entrebâillement sans forcing, était un instant qu’elle ne connaissait pas, un instant qui devenait éternité. Elle se trouvait là tout simplement, sans imaginer le but, sans visualiser la fin, sans craindre la fuite, sans être bouleversée par le drame. Et elle avait sourit en attendant, elle revoit son sourire, elle avait sourit béatement en repensant aux hommes de sa famille qui allaient aux toilettes sans en avoir besoin, comme s’ils allaient à un rendez-vous amoureux.Ils annonçaient qu’ils allaient aux toilettes et d’un bon pas, ils allaient à leur rendez-vous contents des retrouvailles et sans angoisse, comme s’ils allaient s’asseoir sur un banc pour attendre l’aimée, comme s’ils avaient toujours su que ce moment-là était celui des retrouvailles celui où ils seraient comblés.  
Elle avait 60 ans depuis une semaine et comblée elle ne l’était pas. Mais l’expérience du jour semblait ouvrir de nouvelles perspectives. Puisque les hommes l’avaient déçue, elle se tournerait donc vers l’expérience intérieure, la découverte de son lien profond avec son corps, et de son corps avec sa merde et de sa merde avec elle.

Question solidaire à toutes nos futures retraitées ! Comment envisagez-vous votre vie intérieure ? Comment imaginez-vous la suite de l’histoire ?

 

Contact :
Thierry Jamet - 06 76 11 24 01 
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