Elles ont 13 ans. Elles sont ce présent abîmé, angoissant, cassé, salissant. Elles sont celles à qui on a menti, promis, caché le véritable sens de la vie. Et la mort qui clopine à côté d’elles, on n’en parle pas assez. Et surtout pas au collège ou au lycée par peur d’une traînée de poudre de suicide en cascade. Elles, elles ont toutes un rapport à la mort et ça pèse à l’intérieur. Alors même si c’est dangereux, comme quand on est petite et que l’on se fait peur, elles ne reculent pas devant leurs visions. Elles décident de déballer le trop lourd, les questions/obsessions, les traumatismes, les stigmates de la famille. Dans quelques jours, c’est Halloween alors, plus d’excuse pour s’en donner à cœur joie, et que le cauchemar fasse la fête. Bas les masques, il est temps d’écouter ce qu’elles ont à dire, de les regarder jouer au jeu dangereux de la vie. Pour elles, une seule solution pour exister, faire revivre la petite fille blessée, celle de leur enfance. Si à 13 ans t’es pas un winner…

 

Dans la zone des 100 vieux, 4 maitres de cérémonie débarquent pour chanter la vieillesse et raconter ce compte à rebours. C’est un rituel rock et jouissif où la vieillesse explose le cerveau et les bons comportements et où nous basculons au cœur de la folie. Tour à tour, ils brandissent à bout de bras le courant cocasse et vital du dernier épisode de la vie. C’est la langue du dernier sursaut, du cauchemar, de la perte du langage, une tentative ultime pour continuer d’exister. Du réfectoire à la chambre, de la porte d’entrée à la fenêtre fermée, on se parle sans se parler dans d’impossibles dialogues, on est un et plusieurs, on revêt la parure du clown, le chapeau du Général, on joue avec les jambes de Dédé, on fait la guerre à la folie avec des béquilles, on se marie avec une tête de lapin, on apparaît, on disparaît plus vite qu’une hallucination.

En résonance avec les excès du pouvoir et de la virilité, il y a urgence à prendre à bras le corps la violence, la sexualité nécessaire, le jeu du bâton, le pouvoir masculin dévastateur et autre perversion du monde. Paillarde(S) est un triptyque qui fait se succéder 3 opus chacun révélant un état de la virilité.

Cette création est conçue pour jouer et déjouer les espaces de la pénétration symbolique entre la rue / la salle et la salle / la rue. Chaque opus peut être joué séparément

Après la rencontre passionnée des Tentative(S) de Résistance(S) avec le public et les professionnels, Marie-Do Fréval, animée par la même urgence à écrire le monde et sa folie se remet en jeu avec Tentative(S) d’Utopie Vitale. Elle a la langue bien pendue, toujours aussi « crue et urgente » et met en jeu tour à tour 4 figures tentant de sortir de l’effroi mental et de l’impasse de l’engagement ambiant : Rosa la rouge, inspirée de Rosa Luxemburg, qui sort de sa tombe, la Vieille des Tentative(S) de Résistance(S) qui revient et s’adresse au Président de la République, le bébé Triso-Miné qui pousse ses premiers cris et Utopia qui, du fond de son désarroi, construit l'utopie, en serrant une pâte dans le creux de sa main.

Et si la Marianne de plâtre qui symbolise la République se mettait soudain à parler, ici et maintenant ? Dans Tentative(S) de Résistance(S), cinq personnages se succèdent : une vache, une vieille dame, une incarnation féminine du général de Gaulle, une Marianne de cabaret et une créature inspirée des années les plus turbulentes de la plasticienne Niki de Saint-Phalle. Marie-Do Fréval a créé ces cinq personnages de festival en festival et les a présenté tous ensemble pour la première fois aux Rencontres d’Ici et d’Ailleurs en mai 2016, avant de poursuivre aux Furies, à Viva Cité, au festival d'Aurillac etc..

Proposition déambulatoire interactive

La morte nous entraine dans une cérémonie sans limite. Enjouée et impudique, elle déstabilise l’ordre en place. Elle se nomme Frida Chaos et elle défie les vivants. Au son du cor, masquée ou travestie, elle montre les dents et du haut de sa barque-cercueil, elle convie le public à un dernier rituel d’adieu décalé et absurde.

Lecture spectacle

J’ai imaginé cette petite forme comme un oratorio où seuls les bouches parlent, les corps eux sont immobiles jusqu’au vertige. Une ambiance claire et lumineuse entrelaçant hôpital, la prison et le couvent. 

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