avril 2019

Je suis l’urgentiste de la vie, de la langue, du soulèvement, de la pensée et des mots bien mâchés,  je suis l’urgentiste du raz de marée, du cheveu sur la soupe et du gros pavé, je cours d’un trottoir à l’autre pour alerter, je suis l’urgentiste qui cours d’un trottoir à l’autre sans s’arrêter ! je cours après le mensonge que je n’arrive pas à rattraper, c’est lui que je vois galoper non stop, sauter les sens interdit, foncer sur tapis rouge et priorité. Et quand j’arrive de l’autre côté je ne vois que des portes fermées. Le mensonge a transformé sa dette en alibi et vas-y que je défonce la vitrine sans m’excuser, je suis l’urgentiste qui arrive après que ça a pété, je zigzague pour ne pas me faire éclabousser entre les bombes à retardement d’un discours fatigué. « Les pourquoi pas, les je verrai, les je peux pas, les yapuka » et moi je cours, je cours, je suis l’urgentiste Bouche à Bouche la bien nommée, pas de hasard dans la destinée ! Je cours et je chevauche roi Lear comme un damné entre mes cuisses, je suis ce roi Lear à deux têtes, ce vieux Lear non genré(e) et je traverse la route même si je n’y suis pas autorisée. Il fallait y penser à rejouer sur le trottoir d’en face sa destinée c’est Macron qui va être étonné de voir débarquer Roi Lear et tous ses alliés. On n’a pas d’âge pour jouer le direct et moi je te le dis je suis Roi Lear, le roi Lear de la grande histoire celui qui renverse la logique domestiquée. Il n’y a pas de hiérarchie mais laver des chaussettes ou se poser le problème de la violence et de la guerre ce n’est pas pareil ! Moi je suis l’urgentiste qui cours après le mensonge et toute la bande de Roi Lear m’attend sur le trottoir d’en face !