Quand rêve, cauchemar et réalité se cognent :
Je rêve que je dors, je ne sais pas si je dors, si je rêve, je rêve que je dors, je rêve pendant que je dors, je dors en imaginant un rêve, une frontière impossible, une frontière où je ne saurais jamais de quel côté je suis, même si je suis donc dans un lit, protégée dans mon lit, oui je suis dans mon lit quand je sens une présence, une « présence » troublante, énigmatique, menaçante, une chose palpable se rapproche de moi. Il y a danger, cette présence est prête à m’amalgamer, à me manger, à me faire sienne. Je suis dans mon lit, et pourtant  je sens que l’univers autour de moi est beaucoup plus large, beaucoup plus complexe, que j’appartiens à un monde que je ne connais pas. Le rêve continue, je pense qu’il me faut m’échapper, ne pas me retourner, ne pas regarder, ne pas faire face, peut-être attendre mine de rien que la chose passe puisque c’est un rêve, que « la présence » n’est pas réelle. Mais « la présence » menace, elle est venue dans un espace de réalité que je croyais protégé, oui je suis couchée, je dors sur le ventre, je ne peux pas regarder derrière, la « présence » est plus forte que moi, la « présence » est vraiment réelle. Pas de sensation physique, pas de contact, juste un trouble profond, un danger pour mon existence, un risque de disparaître, probablement, je me débats avec, je ne veux pas y croire, je ne veux pas penser que c’est réel, je ne veux pas m’associer, je ne veux pas regarder. Je m’oppose je résiste, je m’enfouis le nez dans le matelas, j’attends que ça passe puisque c’est un rêve, et que les rêves passent. Les rêvent n’arrêtent pas le temps. Mais celui-ci ne me quitte pas, j’en sors avec un mal-être qui poisse comme une nausée, la présence s’est trop rapprochée de moi pour que je pense que cela n’existe pas, dans mon rêve en moi, dans ce que je ne connaissais pas de moi, dans ce qui est derrière mon apparence, je me réveille pour faire cesser le rêve et me demande ce que j'ai perdu et si la "présence" comme une morsure a gagné du terrain, dans l’espace de mon rêve, elle s'est figée jusqu'au malaise, j’en sors troublée, la "présence" est bien réelle et je la retrouve en ouvrant les yeux sur le paysage maronnasse de mon pays …