L’histoire il y a des fois faut pas attendre trois ans pour la raconter.

Il faut foutre les pieds dans le plat et que ça éclabousse, que ça éclabousse tout le monde. Personne n’en sortira indemne. Cul sec l’histoire. On va la boire au goulot. On va la jouer en triple express. On va trinquer au pouilly fumé et mouiller la chemise. On va faire voir ce qui est dedans du dedans du bide mal nourri. On va creuser là où ça fait mal comme elle dit l’autre, creuser dans le ventre, creuser dans le crâne pour voir qui a tondu les cheveux. L’histoire elle est là sur ton visage, au fond des yeux, dans la chair appétissante, sous la peau ridée. Malfamée. Regarde la beauté de l'histoire quand elle sort en ville. Regarde-là la déesse aux pieds nus. Regarde comment les pieds marchent dans les pieds de l’autre qu’a marché avant toi. Regarde avec tes pieds toutes les processions-manifestations que des milliers de pieds ont tracé pour calmer la douleur, pour porter l’espoir, pour danser nos erreurs, pour rouler dans la boue le mensonge, pour sauter à pieds joints sur l’injustice. L’histoire du trop plein qui déborde elle sort dans la rue. Elle va shooter dans la déprime. Parce que l’histoire elle n'en peut plus de circuler à sens unique et de tourner bourrique autour du rond point. Elle met les bottes de 7 lieux et elle traverse le centre ville en grande pompe. Bonjour l’histoire, bonjour ! Tapis rouge et paillette pour celles et ceux qui n’ont pas de nom ! Écoute l'histoire qu’on n’a pas encore entendue. Écoute-là, c'est la tienne qui grandit !